Sieur Aurélien, alias Orelsan, un rappeur à la française, bien de chez nous, de Caen, roi de la punchline et à la musique électrisante.
"Je suis d' retour avec ma sous-culture"
Après un premier album défaitiste, dépressif intitulé "perdu d'avance"
Orelsan revient avec un nouvel opus où il ne se ménage toujours pas.
"Je m'fais jouir avant d'écrire, j'en ai marre d'parler d'sexe ...
Si t'as la fureur de vaincre, moi j'ai la rage de perdre"
Ce que j'ai trouvé marquant en découvrant Orelsan avec "plus rien ne m'étonne"
ce sont les "punchlines", des vannes lancées comme des uppercuts, petites
phrases assassines, mordantes, ironiques qui s'enchainent très rapidement.
"Personne trouve de travail fixe même avec un bac+8
Mon livreur de pizza sait réparer des satellites"
"y'a deux ans j'comprenais pas grand chose...
maintenant c'est pire !"
"Plus l'émission m'abrutit plus j'ai envie d' regarder"
Les clips sont à voir : pour ce disque, Orelsan se met dans la peau d'un super-héros,
embarque des effets spéciaux qui le placent dans une réalité intégrant les visuels
de google, youtube, facebook... Les gens se promènent dans la rue avec un panneau flottant
affichant leur statut de réseau social, et on peut cliquer en passant sur leur "like"...
Il y a deux chansons qui se répondent :
la première où il raconte qu'il trompe sa copine à la première occasion,
la seconde où elle le quitte et il se rend compte qu'il déprime et qu'il tenait à elle.
Dans "1990" - il fait un remake du rap des années 1990 et replace tous les objets emblématiques de l'époque,
suivi de "2010" pour revenir au présent.
Là encore, le clip est à la hauteur : autant le son est celui des années 1990,
autant visuellement, tout y est: minitel, rapline, walkman, waikiki, raider, pager tatoo, poudre tang,
La balade de la petite fille du métro raconte une histoire sociale d'aujourd'hui, la violence de la vie moderne et du capitalisme.
Orelsan est apparu à la rentrée dans les inrockuptibles pour une interview croisée avec Virginie Despentes, on peut le voir faire l'éloge de la série Bref dans le documentaire de canal plus sur la mini-série.
Les sons qui accompagnent les morceaux sont musclés, dynamiques, variés. La voix est "montée" comme on monte les séquences de la série "bref", afin d'arriver à un résultat nerveux, dynamique, à tel point que parfois les mots se superposent.
Ça démarre très fort, ça continue de plus belle, et ça termine encore plus fort... Impressionnant !